250 et 200 EC vu par moto verte :
La 250 EC a quelques points faibles en fonction des millésimes. Si dans l’ensemble c’est insignifiant, certains peuvent devenir problématiques. La vigilance est de rigueur.
Ce qu’on en disait…
2003 : onctueux sur le filet de gaz, plein et doux à la reprise, doté d’une excellente allonge à hauts régimes, il a perdu en vivacité ce qu’il a gagné en efficacité. La position debout s’est améliorée. Les suspensions sont confortables et efficaces en termes de motricité. On craint un peu les réactions intempestives sur les gros chocs. Sinon, quelle maniabilité !
2004 : ce moteur est souple et fort pour tracter dans la pente. Le levier d’embrayage est parfois trop vif. Fini la position sur l’avant, les suspensions moelleuses avalent tout sur leur passage. À rythme élevé, la fourche n’est pas assez progressive dans les trous cassants et l’ensemble est imprécis. L’amortisseur va bien, on ressent juste une lourdeur entre les jambes qui la rend imposante.
2005 : efficace en bas, l’inertie et le couple du EC se font oublier sur la racine bien humide. Les reprises manquent un peu de vivacité et ce n’est pas le plus coffreux. On rentre très facilement dans les ornières mais les changements de direction sont un peu patauds. Les suspensions sont confortables et assurent un bon grip en franchissement mais se révèlent sèches en détente au fond des trous.
2006 : sans coups de piston ni perte de motricité, le EC descend très bas dans les régimes, un jeu d’enfant sur le filet de gaz. Il est aussi plus fort et progressif et l’allonge n’est pas la meilleure de la catégorie. Châssis court, position idéale vers l’avant… Tout contribue à l’inscrire facilement en courbe. Ses suspensions sont toujours souples mais maintenant suffisamment fermes et sécurisantes dans les gros chocs.
2007 : Le moteur offre de la puissance à tous les régimes, sans le moindre à-coup au moment de l’arrivée des chevaux. Les premiers rapports courts procurent une sensation de vivacité et l’ensemble ne se montre jamais violent car la puissance reste facilement domptable. Son allonge est moyenne et une carburation inadaptée a engendré des petits cafouillages à l’ouverture des gaz. La selle est très ferme. Le kick court demande un petit effort mais ça craque au quart de tour. L’ensemble fin et le guidon haut s’apprécient debout mais l’assiette engendre une position trop sur l’avant. La vivacité moteur couplée à ce châssis court en fait la reine des « single tracks ». Par contre, la fourche bizarrement inadaptée a été gênante dans de nombreuses portions. La roue avant avait une fâcheuse tendance à se dérober sur l’angle, un sentiment d’insécurité constant qui augmentait en même temps que la vitesse.
Sébastien de chez Atomic Moto à Châteauroux (02 54 07 83 61)
• De 2002 jusqu’à 2006, la boucle arrière de cadre alu est très fragile. Vérifier s’il n’y a pas des fissures, particulièrement au point d’attache du silencieux et aux fixations basses sur le cadre.
• À partir de 2003, la pédale de frein peut prendre beaucoup de jeu. Ce n’est pas grave car il suffit de changer la bague qui vaut deux euros.
• En 2003/2004, il faut contrôler les rayons. Il y a eu de gros défauts de serrage et ils n’arrêtaient pas de bouger.
• Sur le modèle 2004, les protège-fourches de la Marzocchi usaient la base des fourreaux. J’en ai même vu usés jusqu’au joint spi. Gas Gas y a tout de suite remédié avec un guide plastique.
• Certains balanciers d’ouverture de valves pouvaient se dessertir. Ça se ressent par l’ouverture des valves qui ne se fait pas toujours au même régime moteur. Les modèles actuels sont renforcés, mieux soudés et valent seulement cinq ou six euros.
• Pour tous les millésimes, les boîtes à air ne sont pas bien étanches. Un entretien peu soigneux du filtre et le moteur peut avaler de la poussière. Regarder l’état du filtre et s’il n’a pas été bien fait, contrôler la compression. Un défaut résolu sur le modèle 2007.
• La visserie et les inserts de réservoir où tu fixes les ouïes sont à vérifier. Une fois que l’insert est mort, c’est embêtant, une chose à laquelle on fait attention sur une reprise.
• Sur tous les modèles, les roulements de biellettes sont pas mal, relativement étanches mais demandent de la graisse deux fois par an. Ce n’est pas toujours le cas. • Côté moteur (embrayage, boîte) c’est fiable.
Les essais Moto Verte • 2003 : MV 344 C • 2004 : MV 357 C • 2005 : MV 371 C • 2006 : MV 381 C • 2007 : MV 392 C
Caractéristiques : monocylindre 2T à refroidissement liquide, valves à l’échappement - alésage x course 66,4 x 72 mm - cylindrée 249,3 cm3 - carburateur Keihin PWK Ø 38 mm - boîte 6 rapports - démarrage kick - cadre périmétrique en acier, boucle arrière démontable en aluminium - fourche Marzocchi inversée Ø 45 mm, déb. 295 mm, double réglage - amortisseur Sachs, déb. 310 mm, triple réglage - disques AV/AR Ø 260/220 mm - empattement/garde au sol 1 476/340 mm - hauteur de selle 940 mm - poids vérifié tous pleins faits 114,8 kg - réservoir 9,5 litres.
La 200 EC n’a jamais révélé de grosses tares. Il ne faut toutefois pas hésiter à contrôler certains points sur une occase, surtout si l’entretien a été fait à la légère.
Ce qu’on en disait…
2001 : c’est la reine de la maniabilité. Côté stabilité, RAS. Dans les portions défoncées, l’avant reste serein malgré une fourche un peu molle. Confortable en suspensions, elle offre un bon grip. Seuls petits défauts : le rayon de braquage limité, la hauteur de selle et la position debout où l’échine est un peu trop courbée. Le moteur est linéaire mais avec un léger creux à bas régimes. Attention, ça reste un 200 et c’est beaucoup moins handicapant que sur un 125. La motricité est au rendez-vous et l’arrière offre un bon grip dans les difficultés.
2005 : ronde, coffreuse, on sent que le moteur en a encore à vous offrir mais qu’il lui manque la puissance qui peut faire peur et vous pousse à rester prudent sur les gaz. Vous ne vous sentez pas dépassé par votre moto et vous pouvez commettre des erreurs sans frais. Avec ses suspensions souples, son avant bas et son poids qui semble placé lui aussi assez bas, elle vire comme une fleur. Pas besoin d’être un gros freineur pour la plaquer au sol au moment de virer, les suspensions s’enfoncent docilement et on charge facilement l’avant.
2006 : La jaune réussit une honnête carrière de machine « bâtarde ». Normal, la 200 est une moto plus souple que la 125 et moins exigeante que la 250 dont elle est dérivée. Une mid-size appréciée des féminines qui louent sa facilité moteur et sa hauteur de selle raisonnable. Les randonneurs, eux, apprécient l’Ibère pour sa faculté à se jouer des franchissements sans efforts et son excellente partie-cycle qui allie confort, stabilité et maniabilité. De quoi faire pencher la balance pour ceux qui se moquent d’être désavantagés en course par les 50 cm3 manquants, d’autant qu’avec son réservoir transparent, un compteur, des protège-mains et l’accès rapide au filtre, elle se révèle pratique à utiliser, en rando comme en course. Voici donc un choix hautement recommandable pour ceux qui ne sentent pas les capacités physiques de passer une journée au guidon d’une 250 mais veulent pouvoir disposer d’un peu plus de couple que sur une 125.
Alain, chef d’atelier chez Dirt Bike (04 93 36 06 8
« Il n’y a pas eu de problèmes chroniques sur cette moto. L’usure du guide-chaîne à roulettes est à contrôler. Si les cache-poussières de fourche n’ont pas été bien nettoyés après chaque lavage, les joints spi s’abîment vite. Vérifiez si les fourreaux de fourche ne sont pas marqués, les protections de tubes les mangent rapidement. Le point faible vient aussi des roulements de biellettes mal entretenus. En posant la moto sur un trépied, on prend la roue AR pour sentir s’il y a un jeu trop important. Notamment le roulement de base de l’amortisseur assez fragile. Attention, sur certains trop grippés, le bas de l’amortisseur peut casser. L’usure des roulements de roues est aussi à contrôler. Ils s’usent vite si le lavage a été trop insistant. Sur les cadres chromés jusqu’à 2003, contrôlez la corrosion à la base au niveau des trous d’évacuation. Si la moto a souvent été dans l’eau, il peut y avoir des risques de casse. Côté moteur, on démarre pour savoir si les roulements de vilebrequin ne sont pas fatigués. Si ça vibre trop ou si le bruit est anormal, ce n’est pas bon signe. »
Caractéristiques : monocylindre 2T à refroidissement liquide, valves à l’échappement - alésage x course 62,5 x 65 mm - cylindrée 199,4 cm3 - carburateur Keihin PWK Ø 38 mm - boîte 6 rapports - cadre périmétrique en acier, boucle arrière démontable en aluminium - fourche Marzocchi inversée Ø 45 mm, déb. 295 mm, double réglage - amortisseur Öhlins, déb. 310 mm, quadruple réglage - disques AV/AR : Ø 260/220 mm - empattement/garde au sol 1 476/340 mm - hauteur de selle 940 mm - poids vérifié tous pleins faits 114 kg - contenance du réservoir 9, 5 litres.